Nous croyons que la voie d’eau a un avenir et que les bateliers ont une chance à saisir dans son développement.
Nous croyons en même temps qu’ils ont un art de vivre propre à nous apporter : dans le rapport au temps et à l’environnement. Nous croyons que dans une société où vivre-ensemble est de plus en plus difficile, penser autrement la vie sur les fleuves et les canaux, c’est ouvrir un espace de respiration pour la vie sociale. Nous, de l’aumônerie nationale de la batellerie, nous avons foi en l’avenir et nous voulons partager un message d’espérance au nom de l’Eglise. Pour la batellerie, notre espoir... et notre vigilance vont ensemble : - Des axes fluviaux importants… malgré des infrastructures insuffisantes - Une nouvelle manière de communiquer entre bateliers et une capacité à se mobiliser… malgré le caractère toujours provisoire des accords - Un vrai métier, polyvalent, qui attire les jeunes… malgré un avenir qui est très incertain économiquement - Un esprit travailleur et indépendant des bateliers… malgré les risques de division et de replis sur ses propres intérêts - Un transport compétitif dont le caractère écologique commence à être reconnu… malgré un grenelle de l’environnement qui le soutien trop faiblement, faute de lobbying L'avenir que nous espérons est ainsi porté par un soutien vigilant aux efforts de dialogue et de transparence des acteurs de la voie d'eau. L'aumônerie nationale de la batellerie réunie à Paris le 18 mai 2010
1 Commentaire
La crise que traversent les bateliers est grave. Elle remue les ministères et les médias autour d'une profession qui d'habitude ne fait pas parler d'elle. Comme toute crise, elle a de multiples causes. Justement, j'essaye de les comprendre sans m'y noyer. Les média radio, journaux et télé évoquent bien quelques aspects, mais ils suivent une histoire de barrages sur l'eau et sont dans l'attente d'un dénouement. Comme pour toute grève, le ressort dramatique, c'est que l'issue du conflit n'est pas encore connue : tant que le suspens dure, on en parle... alors :
OUI, les barrages sont la réponse, par la pression, à cette autre pression qu'est la chute des cours du fret NON, le libre échange ne garanti pas une justice des prix. OUI, il y nécessairement d'autres acteurs qui en tirent profit NON, la profession batelière dans son ensemble ne peut pas se laisser dépecer sans réagir OUI, la capacité des bateliers à s'organiser par d'autres voies que les barrages est centrale pour leur avenir NON, le travail à perte n'est pas un concept vide : il engage la dignité humaine OUI, il est possible de l'évaluer avec des hommes de bonne volonté en faisant appliquer l'article 209 NON, ce n'est pas une simple question technique pour quelques bateliers initiés OUI, l'enjeu est national et européen : les meilleurs équilibres peuvent s'exporter à Bruxelles s'ils sont soutenus Avec Jean-Claude, nous croyons qu'il est important de faire connaître les enjeux qui nourrissent la crise : nous souhaitons présenter le plus honnêtement possible ceux que nous observons à travers les échanges et les informations autour du "Je Sers". Le Web permet de mettre à jour et de partager des observations, c'est le "petit" medium qui nous reste. Nous espèrons pouvoir présenter quelques faits simples et largement partagés pour éviter la noyade des véritables enjeux. L'espace public du web est capable de fédérer une conscience de la voie d'eau comme bien commun. Ce n'est pas mon "métier" de faire du lobbying, ce mélange de communication et de politique... C'est vrai. Sauf s'il s'agit de communiquer le sens du bien commun : malheur à moi si je ne partage pas ce que je crois ! Or je crois que dans le conflit actuel, s'engager au coté des artisans ce n'est pas renforcer le corporatisme, c'est prendre le parti des petits contre les gros, et c'est les inviter à une logique de coopération contre les forces de divisions qui animent l'individualisme contemporain. C'est aussi entendre les incohérences de la régulation actuelle de la voie d'eau, et appeler conjointement les pouvoirs publics et l'opinion publique à s'y intéresser. Surtout, il y a des hommes et des femmes - et leurs enfants peuvent être aussi avec eux sur les bateaux - qui mènent un combat pour la dignité de leur métier. Ils méritent respect et justice. Tout le monde n'est pas de leur coté dans cette lutte, ni nécessairement de leur avis sur les moyens de ce combat. Moi-même, je me permet de ne pas trancher sur la question... Je ne suis qu'un observateur. Mais c'est précisément pour cela que je m'engage à dénoncer ce qui mérite de l'être : NON aux raccourcis et aux mensonges. OUI à une Vérité qui se partage : elle nous rendra libres ! P. Nicolas Tarralle a.a. |
- Père Nicolas a.a.
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