Leur syndicat « La glissoire » monte au créneau !
Si le transport fluvial a toujours le vent en poupe et que les bateaux ne restent pas longtemps à vide, chacun pourrait penser que tout va bien pour les transporteurs fluviaux. Loin s’en faut, une dégringolade des frets atteint un niveau alarmant. Leur effondrement s’est fait cruellement ressentir pour les bateliers du Rhin. La principale cause, la crise mondiale, mais également une arrivée massive de nouveaux bateaux venant pour la plupart de Chine et destinés principalement aux bateliers néerlandais! Comme un virus malfaisant, le malaise arrive en France ! Sur la Seine, malgré un bon volume de marchandises à transporter et globalement peu d’attente, les frets descendent maintenant en dessous du seuil fatidique appelé : « seuil de rentabilité ». La formule «travailler plus pour gagner moins » colle aux transporteurs fluviaux, mais pour les jeunes qui ont fait confiance à une politique de relance de la voie d’eau, si la rentabilité n’est pas au rendez-vous, c’est le dépôt de bilan ! Le Grenelle de l’environnement oblige d’apporter des solutions pour diminuer la pollution. Le transport fluvial attire les chargeurs qui veulent intégrer l’atout écologique à leur image de marque. Les bateliers et les banques qui se sont engagés ont fait preuve de bon sens car la voie d’eau présente des avantages qui ne sont plus à négliger. Qui est coupable des frets de misère? Certains courtiers sont visés, ils sont les intermédiaires entre le client et le batelier. Ils se font aussi de la concurrence entre eux ! La coupe déborde Le 20 mars, « La Glissoire » organisait une réunion pour faire le point sur les démarches à entreprendre. Le Père Nicolas Tarralle et Jean-Marc Grillet, le Président de l’ESB avaient mis la grande salle du bateau chapelle à la disposition des bateliers. Elle était archi comble, les visages étaient graves, certains déclaraient le dépôt de bilan imminent si rien ne se passait ! La Glissoire a remis aux bateliers un questionnaire sur lequel chacun pourra donner des informations sur les frets pratiqués. Une étude va être réalisée pour calculer des prix de fret qui ne soient pas en dessous des coûts d’exploitation. Des contacts vont être pris avec les courtiers reconnus pour leur sérieux. Des prix de fret minimum sont même proposés au départ de certains ports, il n’est pas pour autant lancé de chiffres extravagants, ce que veulent les bateliers c’est que s’arrête cette pratique misérable de baisse de fret qui condamne à court terme leur entreprise. Contrôler les prix, comment? Le président de La Glissoire, M. Daniel CLAEYS n’y va pas par quatre chemins, si la situation n’évolue pas, des actions vont être menées pour décourager les bateliers et courtiers qui continueront de pratiquer des baisses abusives. Quant à l’action, quelques idées ont été lancées qui vont faire réfléchir. Il y a longtemps que l’on avait pas vu une telle détermination de la part des bateliers qui n’ont pas fait d’action spectaculaire depuis de longues années. Le Ministère des transports a reçu une délégation à laquelle 15 courtiers avaient été invités 5 seulement se sont présentés ! Les chargeurs, mais la population également, souhaitent une vraie alternative à la route. Ce n’est certainement pas le moment de laisser les transporteurs fluviaux déposer le bilan. Que dit la loi ? Un batelier déclarait à la réunion : « L’article 209 du code du domaine public fluvial interdit de travailler en dessous du seuil de rentabilité ! » Autrement dit, le marché libre n’autorise pas le n’importe quoi. Transformer les bateliers en galériens ne va pas attirer les jeunes, voilà aussi un aspect important à prendre en compte, il n’est pas des moindres avec tous les effectifs qui partent en retraite. L’action continue ! Le 27 mars une autre réunion va avoir lieu à Douai. Elle devrait faire, sans nul doute, déplacer beaucoup de monde. Le secteur fluvial constitue aujourd’hui un élément fort et déterminant de notre économie. Il mérite, plus que jamais la plus extrême attention des pouvoirs publics. Mais les bateliers doivent aussi se prendre en main ! C’est après cette seconde réunion que le syndicat « La Glissoire » va décider de la suite à donner.
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- Père Nicolas a.a.
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